Importance du diagnostic
Quels que soient les troubles, le diagnostic est une étape importante aussi bien pour les
porteurs de ces troubles que pour leur entourage. En effet, trop souvent, les porteurs de
troubles du Neurodéveloppement sont stigmatisés, les parents jugés trop vite,
culpabilisés par les difficultés vécues par leur enfant.
Les difficultés d’apprentissage que l’on ne pouvait jusqu’à lors que constater,
suspecter, sont enfin comprises et reconnues. Un nom est posé, donné sur une ou
plusieurs altération(s) des fonctions cognitives.
Après un parcours souvent difficile tant sur le plan scolaire que professionnel :
- les porteurs des troubles du Neurodéveloppement vont enfin comprendre qu’ils ne sont pas
responsables de ce qui les mettait dans une situation difficile ou d’échec ;
- les parents, la famille proche vont pouvoir enfin comprendre que ce qui empêchait
l’enfant d’apprendre, de parler, d’écrire, d’exécuter certaines tâches au même rythme
que les autres n’était pas dû à de la paresse ou à un manque d’effort ;
- le regard de l’entourage ne sera plus même.
Le diagnostic devient le point de départ d’un nouveau cycle pour les personnes porteuses
de TND et leur famille qui vont pouvoir se faire accompagner et aider.
Compte-tenu de la difficulté de poser un diagnostic, la composition d’équipes plurielles permet
de bénéficier de regards croisés et d’une complémentarité des approches pour considérer
l’enfant dans sa globalité.
Une réponse peut ensuite être apportée au cas par cas en tenant compte de l’histoire
de chaque porteur de troubles pour trouver les bonnes réponses rééducatives et
thérapeutiques.
Faire reconnaître les troubles du Neurodéveloppement à l’aide d’un diagnostic est très
important dans la mesure où la reconnaissance administrative permet :
- aux enfants, adolescents et jeunes adultes d’aménager leur scolarité et de bénéficier de
toutes les aides dont ils ont besoin ;
- aux adultes de mieux appréhender leur devenir personnel et professionnel (aides au
recrutement, aménagements de poste et de travail si nécessaire…).
Le bilan pluridisciplinaire fait intervenir orthophoniste, neuropsychologue, psychologue
clinicien, psychomotricien, ergothérapeute ou encore ophtalmologiste, en fonction des
symptômes de l’enfant.
Il est prescrit par un médecin qui en coordonne la synthèse.
Pour les troubles du langage, l’idéal est de s’adresser à l’un des Centres référents.
Il est le plus souvent implanté dans un centre hospitalier universitaire (CHU).
Coordonnées disponibles sur le site de l’INPES.
Pour les TSA, l’idéal est de s’adresser à l’un des Centres Ressources Autisme.
La POC 42/43 a pour mission d’orienter et de coordonner le parcours de soins pour
les 0 à 6 ans afin de permettre un diagnostic exhaustif. Une extension pour les 7 à
12 ans est en cours d’élaboration.
Les bilans spécialisés sont très approfondis et réalisés par des spécialistes :
médecins rééducateurs, pédiatres, neurologues, pédopsychiatres (très rarement),
orthophonistes, ergothérapeute, psychologues …
Chaque bilan a sa spécificité.
Il concerne :
- la motricité, des préhensions jusqu’aux praxies (dans lesquelles le graphisme, le
dessin, l’écriture, la copie de figures seront explorés en détail) ;
- l’exploration visuelle et les stratégies ;
- les perceptions visuelles et tactiles ;
- l’organisation spatiale ;
- l’autonomie de vie quotidienne, des capacités fonctionnelles à l’utilisation des aides
techniques.
Il vise à repérer les processus mentaux propres à la personne. Dans le cadre de la recherche
de l’efficience intellectuelle, il met en évidence les modules déficitaires et les modules
de bonnes compétences. Faisant parfois apparaître certaines dissociations qui
participent de façon essentielle à la pause du diagnostic.
Il concerne la mémoire à court et à long terme, l’attention, le langage oral et écrit, les
fonctions exécutives ainsi que toutes les fonctions instrumentales.
Il concerne l’évaluation du langage oral, du langage écrit, et du raisonnement logicomathématique.
Il concerne les troubles du développement psycho-affectif ou psychologique comme
l’anxiété ou les états dépressifs.
Il se déroule sous forme d’entretien avec un examen clinique et des tests de
dépistage.
Des bilans complémentaires neurobiologiques ou génétiques peuvent être aussi
demandés.