La neuropsychologie est une profession de santé relevant de la famille des métiers de soins.
La neuropsychologie est une branche de la psychologie clinique qui s'intéresse aux relations entre le cerveau et le fonctionnement psychologique (fonctions cognitives, comportements et émotions) au moyen d'observations menées auprès de sujets normaux ou de patients présentant des lésions cérébrales d'origines diverses.
La neuropsychologie est avant tout une discipline clinique qui s'exerce sous de multiples facettes et dans de multiples structures ou institutions. Le rôle du neuropsychologue est d'évaluer la nature et l'importance des troubles neuropsychologiques à la suite d'un dysfonctionnement cérébral, que celui-ci se soit développé au cours d'un développement par ailleurs normal (épilepsie, dyslexie...) ou qu'il survienne après une affection cérébrale (lésion, traumatisme crânien, tumeur cérébrale, infections, MST...). Son rôle est également de participer à l'élaboration du diagnostic. Il peut également assurer un suivi avec le patient voire participer à une rééducation ou à une stimulation cognitive du patient.
Le neuropsychologue exerce donc généralement en établissement public ou privé et dans une moindre mesure en cabinet libéral. Il sera amené à voir des patients souffrant de maladies neurodégénératives ou démence dégénérative, ayant subi des lésions focales à la suite par exemple d'un accident vasculaire cérébral, ayant des troubles moins francs consécutifs à un traumatisme crânien, ayant des troubles divers et plus ou moins importants pendant et après une tumeur cérébrale. Plus rarement, il sera amené à voir des patients ayant des maladies génétiques rares, des maladies métaboliques, ou encore des maladies sexuellement transmissibles comme le SIDA qui présentent un syndrome neurologique important lors des derniers stades de la maladie. Il verra également des patients souffrant de troubles psychiatriques ou psychopathologiques ressemblants fortement à des affections neurologiques ; son rôle sera alors de différencier les deux et de réorienter le patient vers un service de psychiatrie le cas échéant.
Dans un service de pédiatrie ou de neuropédiatrie, la population vue par le neuropsychologue sera composée d'enfants épileptiques, dyslexiques, dysphasiques...
Dans un service de chirurgie, le neuropsychologue devra faire passer au patient un bilan pré-chirurgical (entre autres pour déterminer la latéralisation des fonctions langagières) puis post-chirurgical pour évaluer l'impact de la chirurgie.
La sécurité sociale ne rembourse pas les honoraires du psychologue, donc du neuropsychologue.
Enfin, certains neuropsychologues sont salariés d'entreprises pharmaceutiques et sont ainsi chargés d'apprécier les effets neurologiques et neuropsychologiques d'un médicament avant qu'il ne soit lancé sur le marché.
Dans tous les cas, le neuropsychologue ne doit pas être considéré comme un technicien dont le travail se réduit à faire passer des tests. Il doit présenter un bagage important de connaissances et de compétences sur le fonctionnement normal et pathologique du système cognitif ainsi que son organisation. Ces connaissances ainsi que de bonnes bases de psychologie générale et pathologique lui permettent d'interpréter de manière pertinente les résultats obtenus par un patient à des tests judicieusement choisis. En effet, un échec à un test peut être imputable à la perturbation de divers sous-systèmes cognitifs, qu'il importe de connaître et de savoir distinguer. A contrario, le succès à un test insuffisamment spécifique, peut être lié à une stratégie substitutive et masquer un déficit réel.
Les tests neuropsychologiques constituent le premier moyen d'investigation du neuropsychologue. Une impressionnante quantité de tests existe pour permettre l'évaluation neuropsychologique chez un patient. Ces tests visent à explorer les capacités cognitives d'un individu de la manière la plus large et la plus précise qui soit, ceci afin d'identifier précisément son état pathologique ou non.
L'observation clinique est également au centre de l'investigation. Le neuropsychologue est un clinicien, il ne se contente pas d'analyser les résultats du patient à ses tests mais peut juger le comportement de ce dernier, en étant apte à apprécier une sémiologie plus ou moins flagrante lors de l'entretien neuropsychologique.
Le discours des proches, de la famille notamment, permet de dater plus précisément l'apparition des troubles et de juger de manière plus objective de l'impact de ceux-ci dans la vie quotidienne du patient.
L'imagerie cérébrale permet d'orienter ou de confirmer les hypothèses neuropsychologiques en localisant le siège d'une tumeur, d'une lésion, d'une neurodégénérescence (IRM), d'une anomalie du débit sanguin cérébral (IRMf, ou du métabolisme cérébral TEP), en confirmant une hypothèse épileptique (EEG, MEG)...
Prolongeant l'investigation et la pose du diagnostic, le neuropsychologue est au centre des procédures de réhabilitation (ou remédiation) basées sur l'entraînement cognitif. Divers programmes d'entraînement cognitif ciblant des maladies neurodégénératives (maladie d'Alzheimer notamment) sont en cours d'évaluation "clinique". Certaines évaluations sont d'ores et déjà disponibles pour le vieillissement normal.